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Discours du 1er août à Onex : Le droit à la diversité et le devoir de solidarité


Madame la Chancelière, chère Anja,

Madame la Conseillère administrative, chère Ruth,

Monsieur le Conseiller administratif, cher François,

Monsieur le Président du Conseil municipal,

Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers municipaux,

Mesdames, Messieurs,

Chères et chers Onésien-ne-s, Chères et chers ami-e-s,

Comme chaque année, nous sommes réunis ce soir du premier août pour célébrer la fête nationale de notre pays la Suisse. Pour ce faire, nous avons choisi de retenir un événement vieux de 726 ans, la commémoration du serment du Grütli de 1291, afin fixer symboliquement la création de la Confédération Helvétique.

Je tiens à remercier chaleureusement Zoé Muller, écolière onésienne, d'avoir prêté sa voix aux mots du Pacte de 1291, ces mots qui nous rappellent l'identité profonde de la Suisse : une volonté de vivre ensemble, un contrat garantissant la justice et la solidarité entre des peuples qui s'allient, bien que différents.

Le texte du pacte de 1291 nous rappelle ce qui est le fondement de notre pays, notre identité : la volonté de petits territoires de vivre ensemble, d'être solidaires les uns envers les autres, de se garantir mutuellement entraide et justice. Ce texte consacre la Suisse en Willenstät, une nation de volonté : ce qui fait le patriotisme Suisse, c'est la volonté de ses habitants et de ses habitantes de vivre ensemble.

En effet, en 1291, comme aujourd'hui, les cantons confédérés n'ont pas forcément de langue commune, ni de culture commune, ni de religion commune, ni même de système économique ou politique commun, ni d'histoire ou de culture commune. Nos manières de vivre sont parfois également différentes et le restent. Ce qui nous unis, ce qui nous rassemble malgré ces différences, c'est notre volonté de vivre ensemble, de pouvoir nous organiser en liberté et en démocratie et de nous devoir mutuellement assistance, solidarité et respect de ces différences.

Cette volonté d'autonomie, plusieurs peuples aujourd'hui la partagent mais ne peuvent pas la réaliser. Partout dans le monde, il y a aujourd'hui et depuis des siècles des personnes qui se battent, qui se voient privées de leurs libertés, qui meurent ou qui doivent fuir leur pays pour le simple fait de vouloir ce que les Waldstätten ont voulu et mis en place il y a plus de 700 ans...

Lorsque nous avons la chance de vivre dans un pays où nos aïeuls ont pu mettre ces principes en place, il est de notre devoir de les défendre. Notre pays ne peut fonctionner et perdurer que sur une base de tolérance, de respect mutuel et de protection des minorités.

Le patriotisme suisse ne peut être que cet esprit de paix et de respect de notre diversité. Nous ne devons jamais cesser de témoigner de notre volonté d'ouverture, de dialogue et de solidarité si nous aimons notre pays.

Dans le cas contraire, alors la liberté gagnée par nos prédécesseurs est mise en danger. Nelson Mandela nous l'a enseigné : « Etre libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. ».

A l'occasion du centenaire de la Constitution fédérale, Jeanne Hersch, philosophe et professeure à l'Université de Genève, décrivait l'esprit de la Suisse tel qu'ancré dans la Constitution : « dans la décision de vivre et de laisser vivre les autres conformément à la nécessité profonde de chacun, dans le respect de la diversité des groupes et des personnes, et dans la fierté et la joie de savoir cette diversité irréductible. Notre constitution est là pour aider ces hommes divers à vivre ensemble sans être sous la domination de personne ».

Jeanne Hersch a saisi tout le sens du patriotisme suisse et le rôle de nos textes fondateurs : donner à notre peuple le droit à la diversité et le devoir de solidarité.

Le préambule de la Constitution fédérale le rappelle :

« Le peuple et les cantons suisses (...)

- résolus à renouveler leur alliance pour renforcer la liberté, la démocratie, l'indépendance et la paix dans un esprit de solidarité et d'ouverture au monde,

- déterminés à vivre ensemble leurs diversités dans le respect de l'autre et l'équité,

- conscients des acquis communs et de leur devoir d'assumer leurs responsabilités envers les générations futures,

- sachant que seul est libre qui use de sa liberté et que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres,

- arrêtent la Constitution que voici ».

J'irai donc plus loin encore : chaque fois que quelqu'un affirme qu'un concitoyen ou une concitoyenne n'est pas un ou une vraie Suisse parce que cette personne pense différemment que lui, alors il attaque notre pays et sa cohésion nationale. Alors, il trahit le pacte originel, quelle que soit sa date ou son texte. Alors, il trahit la Suisse puisqu'il nie le droit à la diversité qui est intrinsèque à notre nation.

A Onex, nous sommes plus de 50% à avoir plus d'une nationalité, nous représentons de plus de 100 origines différentes, mais nous sommes unis par notre volonté de bien vivre ensemble. Bien que pour beaucoup d'entre nous, les Waldstätten n'étaient pas nos ancêtres de sang, nous sommes sans complexe Héritières et Héritiers de cet esprit Suisse : Onex est terriblement Suisse car elle est solidaire, multiculturelle, tolérante et respectueuse des minorités et je suis fière d'être la représentante d'une telle commune.

Vive Onex, vive Genève et vive la Suisse.

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