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AVS21 creusera les inégalités sociales

Le parlement fédéral se prononcera en décembre sur la réforme AVS 21. Ce projet de financement des retraites reprend la mesure consistant à augmenter l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Ce principe avait pourtant été refusé par la population en 2019 avec la votation sur Prévoyance 2020, mais cela n’empêche pas le Conseil fédéral de proposer une nouvelle fois cette mesure inique, et à la droite de la soutenir. Le paquet AVS 21 contient également la flexibilisation l’âge de départ à la retraite entre 62 et 70 ans, une augmentation de la TVA et une réduction de la part de financement de l’AVS par la Confédération. En résumé, il s’agit d’un transfert considérable de charges de la Confédération et des employeurs vers les assuré·es, principalement les femmes.


L’élévation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans – le même niveau que les hommes – est une mesure totalement injuste. Il existe en effet aujourd’hui des différences fondamentales sur le plan de la carrière professionnelle entre les femmes et les hommes. L’écart salarial avéré s’élève ainsi à 8,3% au détriment des travailleuses. Autre élément important qui illustre les inégalités évidentes entre les sexes sur le marché du travail: les femmes représentent 75% de la population en sous-emploi. Au regard de la situation actuelle, il n’y a donc pas de raison qu’elles doivent travailler une année supplémentaire. Par ailleurs, la flexibilisation du départ à la retraite introduite par AVS 21 représente un leurre. Cette possibilité ne concernerait que les personnes disposant de revenus confortables, et donc davantage les hommes. Avec la réforme voulue par le Conseil fédéral, les femmes vont devoir travailler plus longtemps, tout en continuant à toucher moins que leurs collègues masculins. On peut donc aisément conclure que la retraite à 65 ans, c’est toujours non !


Une analyse du coût de cette réforme pour la population montre clairement que ce sont essentiellement les femmes qui l’assumeront. Le plan de financement de l’AVS prévu par le Conseil fédéral est basé à un tiers sur l’année supplémentaire de travail effectué par les femmes, et à deux sur la hausse de la TVA. Or cette taxe est en très grande partie assumée par les consommateurs et consommatrices du pays. On voit donc que les deux mesures cumulées touchent principalement les femmes.


Il existe pourtant d’autres mécanismes de financement, plus égalitaires. Pourquoi ne pas envisager une ponction exceptionnelle sur les milliards de bénéfices effectués par la Banque nationale suisse, afin de passer sereinement le cap de la retraite des baby-boomers? Le financement de l’AVS pourrait aussi se baser sur un mécanisme paritaire, faisant davantage porter la charge de cette assurance aux employeurs, qui sont totalement épargnés par la réforme AVS 21. Il n’y a donc pas besoin de contraindre les personnes disposant de peu de revenus de travailler plus longtemps, comme le souhaite le Conseil fédéral.


Malgré les 300'000 signatures déposées par l’Union syndicale suisse et les milliers de personnes qui ont fait entendre leur voix dans la rue, notamment dans le cadre de la grève féministe, le Parlement fédéral votera la réforme en décembre. Il faudra donc lancer le référendum et se mobiliser toutes et tous pour récolter les 50'000 signatures. Il faut que la population donne un signal fort aux autorités fédérales et rejette massivement AVS 21!





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