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Pourquoi je soutiens le référendum contre la réforme de la Prévoyance vieillesse 2020


1er mai - AVS +

Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ? Oui, mais à condition de ne pas ouvrir de nouvelles brèches. Le coup de canif planté dans l’un des derniers bastions de l’égalité femmes-hommes, et, à terme, de l’âge de départ à la retraite des hommes, ne sera pas sans conséquences.

Coup de canif, parce qu’il est inenvisageable d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans tant que des progrès notoires ne seront pas atteints en matière d’égalité femmes-hommes sur le marché de l’emploi, et donc, par conséquent, sur les retraites des femmes.

Renoncer à cette exigence, c’est voir s’éloigner à encore plus longue échéance les négociations pour de réelles avancées et signifie maintenir un statu quo pour des femmes qui subissent déjà plus fortement des conditions de vie plus précaires.

Les inégalités salariales entre hommes et femmes sont de l’ordre de 20%, dont la moitié de cette différence est expliquée uniquement par le sexe. La société économise près de 700 francs chaque mois par femme active, soit près de 8 milliards de francs qui ne sont pas versés par les employeurs !

En outre, du fait de la sous-valorisation du travail à temps partiel, de l’absence de congé paternité, de l’engagement des femmes sur des postes à moindre responsabilité, des interruptions d’activité dont les femmes se sentent encore responsables pour s’occuper des enfants, elles se retrouvent, et se retrouveront toujours si rien ne change, avec des niveaux de cotisation plus bas que ceux des hommes.

Ce ne sont pas des mesures de sensibilisation qui permettront de supprimer durablement ces disparités. Et aligner l’âge de la retraite des femmes sur celui des hommes, sans changements sociétaux profonds, c’est nier la réalité qu’elles vivent au quotidien, aussi bien dans leur vie active qu’une fois à la retraite.

De plus, c’est sans compter sur le chômage des plus de 55 ans, et sur la difficulté pour celles qui exercent les métiers les plus pénibles (ouvrières, caissières,…) d’être en emploi jusqu’à 65 ans. S’arrêter avant 65 ans les pénalisera doublement avec une diminution de leur rente AVS pour le reste de leur vie et est simplement interdit lorsque l’on a besoin des SPC pour équilibrer son budget.

Est-ce aux femmes de payer le prix de la baisse du 2ème pilier ? Actuellement, les chances de faire aboutir un meilleur projet sont minces. Mais faut-il pour autant accepter de réduire les prestations actuelles en raison du fait une réforme plus progressiste est parlementairement impossible ? L’une des principales revendications de la gauche a toujours été celle de défendre une augmentation des rentes pour toutes et tous sans augmentation de l’âge de la retraite. Pourquoi aujourd’hui y renoncer, et plier ?

Exiger et obtenir une réelle égalité salariale ne pourra qu’augmenter, in fine, les cotisations et donc les recettes de l’AVS. En cas d’insuffisance, une augmentation des cotisation paritaires peut être mise en oeuvre. Cette solution, bien que la plus simple et la plus logique, n’a pas été retenue. Pourtant, c'est bien la piste que nous devons défendre et revendiquer avant de céder du terrain sur un point aussi essentiel que l’âge de départ, théorique, à la retraite des femmes.

Enfin, c’est sans compter qu’en l’absence d’un combat de la gauche sur cette réforme, la droite ne manquera pas de revenir rapidement tenter une augmentation pour toutes et tous de l’âge de la retraite à 67 ans, alors que la Suisse est l’un des pays où l’on travaille le plus et le plus longtemps. Renoncer à combattre, c’est les laisser mettre le pied dans la porte. Et à ce moment, il n’y aura plus un tiens, il n’y aura plus rien du tout…

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